Lorsque l’on imagine une pierre précieuse bleue, on a souvent en tête l’image d’un saphir bleu. Pourtant le monde des gemmes nous offre de nombreuses possibilités de matières différentes, mais aussi de déclinaisons la couleur bleue. Sur le calendrier des pierres de naissance, la couleur la plus représentée est le bleu, Avec l’aigue-marine, le saphir et la tanzanite! Les Joailliers apprécient cette couleur, particulièrement mise en valeur par l’or blanc ou gris, ainsi que le platine.
Depuis des millénaires les saphirs bleus ornent les plus belles parures de bijoux du monde entier. La bague saphir est probablement la plus populaire en matière de pierre de couleur. La richesse et la profondeur de couleur des plus beaux saphirs est incomparable, particulièrement lorsqu’ils proviennent du Sri Lanka ou de Madagascar.
Du mythique bleu roi (le plus intense), en passant par le bleu cornflower ou le bleu pastel aux nuances douces et délicates, les choix sont multiples ! En règle générale, plus la couleur est intense et saturée et plus la rareté et le prix augmentent. Depuis quelques années, les marchands ont beaucoup de difficulté à trouver sur le marché de beaux saphirs bleus intenses.
Le traitement par chauffage permet d’intensifier la couleur bleue, de la répartir de manière harmonieuse dans la pierre. Cela permet aussi de supprimer les nuances de couleur secondaires. Il est étonnant de constater que lorsque l’on chauffe à haute température (plus de 700 degrés) un saphir blanc incolore, celui-ci peut devenir bleu !
Ce traitement est extrêmement répandu (plus de 95% des saphirs présents sur le marché sont chauffés) et son effet est permanent.
Bien entendu les saphirs bleus naturels non chauffés sont plus rares et, de nos jours, bien plus chers. Si vous souhaitez acquérir un saphir bleu non chauffé, nous vous conseillons vivement de choisir une pierre munie d’un certificat de laboratoire authentifiant l’absence de traitement. Sur mygem.fr, la quasi-totalité de nos saphirs naturels sont certifiés.
On ne présente plus le spinelle, LA pierre tendance depuis quelques années. Il a désormais la place qui lui revient sur les catalogues de Haute Joaillerie, et sur les créations des artisans joailliers. Les spinelles bleus présentent en général une couleur plus froide, plus « métallique » par rapport aux saphirs bleu.
Parfois ils sont souvent mêlés de vert ou de gris, conférant à la pierre une tonalité très moderne. Le spinelle offre un éclat très intense. Ceci est lié à sa structure cristalline cubique. Actuellement, leurs prix demeurent plus doux que ceux des saphirs, à qualité comparable. Atout supplémentaire, les spinelles ne sont pas traités !
Il existe une variété particulière de spinelle bleu : le spinelle cobalt. La présence naturelle de cobalt dans la pierre lui donne une couleur bleue d’une richesse particulière. A l’extrême, il s’agit d’un bleu néon à l’aspect électrique caractéristique. Ces matières sont rarissimes et ne proviennent que d’une seule région dans le monde: Luc Yen au Vietnam. Inutile de préciser qu’il n’y a plus aucune limite à leur prix! Cette gemme est un parfait exemple pour illustrer le fait que l’appellation « pierre semi précieuse » est de nos jours totalement désuète.
En joaillerie, il existe bien entendu d’autres alternatives en matière de pierre précieuse bleue.
Parlons de la tanzanite, superbe matière qui arbore le plus souvent à la fois du bleu et du violet. Elle est souvent disponible en taille conséquente (plus de 3 carats). Cela permet de réaliser des bijoux avec de grosses pierres.
Pour une meilleure qualité, nous vous conseillons de la choisir totalement propre à l’œil, et très faiblement incluse voir propre à la loupe. La couleur doit être harmonieusement répartie, et la taille bien réalisée. Sa couleur dominante peut être bleue, violette, ou les deux.
Si vous préférez les couleurs pâles, l’aigue-marine est là pour vous. Les aigues-marines sont parmi les pierres bleues claires les plus utilisées en joaillerie. Originaires pour la plupart du Brésil, elles arborent en général une teinte douce et pastel.
En réalité le spectre de l’aigue-marine s’étend d’un bleu-vert extrêmement clair à un bleu foncé parfois mêlé de gris, comme dans les pierres les plus intenses de Santa Maria ou de Madagascar. Il existe un écart de prix conséquent entre une aigue-marine claire « classique » et une Santa Maria très saturée. Ces dernières, rares, se négocient en général à des prix premium.
Comme pour la tanzanite, nous vous conseillons d’acquérir des aigues-marines les plus pures possibles. En effet, l’oeil perçoit plus facilement les inclusions sur les pierres claires que sur des pierres foncées. Les prix des aigues-marines « standards » sont très doux. C’est également le cas pour des pierres de plus de 3 à 5 carats, car ces matières sont disponibles en grande quantité.
Connaissez-vous le diamant bleu ? Certains spécimens, tel le diamant bleu de la Couronne française, sont mythiques. Cette variété de diamant naturel est extrêmement rare, aussi la majorité des beaux diamants bleus dépassent le million de dollars aux enchères. Il est néanmoins possible de trouver des pierres de couleur pâle ou grisée à des prix « terrestres ».
La tourmaline existe également en bleu, sous deux variétés essentiellement :
D’abord, la tourmaline indicolite, de couleur bleu tirant vers le vert lagon. Les plus belles doivent être eye clean. Elles existent souvent en grande taille (plus de 3-5 carats). Les lapidaires leur donnent souvent une taille émeraude (pan coupé), pour mettre en valeur la limpidité du cristal. C’est une matière très désirable, dont le prix reste encore raisonnable, sauf pour les pièces exceptionnelles.
Mais pour la tourmaline paraiba, c’est une toute autre histoire ! Cette variété de tourmaline découverte à la fin des années 1980 contient du cuivre, ce qui lui confère une couleur bleue turquoise/bleu néon pouvant être très intense. Elle est rare, et souvent incluse. Cette gemme est désormais immensément populaire, et elle fait l’objet d’une intense spéculation. Son prix n’a plus de limite.
Nous vous conseillons de choisir votre tourmaline paraiba accompagnée d’un certificat de laboratoire précisant qu’elle provient bien du Brésil, et qu’elle contient du cuivre.
Plus confidentielle, l’apatite bleue est une alternative plus économique à la tourmaline paraiba.
La topaze se décline sous différentes teintes de bleu aux appellations imagées : Sky blue, London blue, Swiss Blue… On les trouve en grande quantité, particulièrement la topaze bleue. Elles abondent sur les étals de joaillerie industrielle, en bagues, colliers ou boucles d’oreilles peu chères. Elles subissent le plus souvent un traitement (thermique et irradiation).
Parlons du zircon bleu. A ne pas confondre avec l’oxyde de zirconium (matière synthétique utilisée comme substitut du diamant), il s’agit d’une pierre naturelle en provenance du Sri Lanka ou du Cambodge.
Il est souvent mêlé de vert. Les plus belles matières, rares, peuvent offrir un bleu lagon absolument étincelant. Attention, on obtient souvent cette couleur par traitement, en chauffant des zircons de qualité médiocre.
Il existe d’autres gemmes bleues facettées méconnues. On les utilise parfois en joaillerie, souvent comme alternative à bas prix au traditionnel saphir bleu. La kyanite ou l’iolite en sont des exemples. On trouve également des spécimen bleus de fluorite ou d’apatite. On les utilise rarement en joaillerie du fait de leur faible dureté.
Le quartz de variété macrocristalline n’est pas censé être bleu à l’état naturel. Toutefois, il peut subir un traitement de fracturation suivi d’une imprégnation de couleur bleue par teinture. On peut également le recouvrir d’une fine pellicule d’or (aqua aura) ou de métal coloré. Les producteurs utilisent ces processus pour obtenir des pierres bleues à très faible coût, destinées à la joaillerie fantaisie. Des laboratoires spécialisés peuvent aussi synthétiser directement du quartz bleu.
Il existe de superbes variétés de gemmes opaques microcristallines, dites pierres ornementales, de couleur bleue, au premier plan desquelles on trouve le lapis lazuli et la turquoise.
La plus célèbre est sans doute le Lapis Lazuli. On retrouve mention de son utilisation dans la plupart des civilisations et cultures antiques, comme l’Egypte, la Grèce, Rome, la Mésopotamie ou même la Chine. L’Afghanistan était alors le lieu de production des plus belles matières, distribuées ensuite au reste du monde par les caravanes marchandes. On le retrouve comme ornementation d’objets religieux ou parures royales.
Le Lapis est un splendide minéral bleu intense parsemé de cristaux de pyrite dorés. Il peut arborer une variété indescriptible de couleurs bleues, selon la présence de pyrite, calcite, lazurite ou autres minéraux. La variété la plus rare et recherchée est de couleur bleu roi intense, due à une forte concentration en lazurite. Il s’agit du lapis « type afghan ». Elle ne contient que très peu de cristaux de pyrite. Les joailliers utilisent souvent du lapis lazuli en billes, ou en cabochon. Il est également courant de le sculpter pour l’intégrer dans divers objets.
Sa grande popularité lui vaut hélas de subir différents traitements. On peut par exemple teinter le lapis de couleur pâle. Les marchands peu scrupuleux peuvent aussi l’imiter, avec des matériaux comme le verre ou le plastique. Il existe même par un processus synthétique appelé Gilson.
La turquoise fait également partie des must have en matière de pierre bleue opaque. Si on la trouve souvent de couleur bleu vert, sa couleur idéale, appelée « bleu persan », est un bleu intense et intermédiaire en terme de saturation. C’est la présence de cuivre dans la composition chimique de la pierre qui lui donne cette couleur.
La turquoise est souvent texturée d’une matrice composée de grès ou de limonite. Elle compose un assortiment de veines et de points, qui donne parfois à la pierre un aspect de treille ou de toile d’araignée. Comme le lapis, on taille souvent la turquoise en billes, en cabochon, ou en pièces plates. Les joailliers les utilisent pour orner différents objets ou bijoux. La plupart des sociétés antiques à travers le monde emploient la turquoise en décoration depuis des millénaires.
Il s’agit d’une gemme prisée lorsque sa qualité est excellente. Il en existe donc de nombreux traitements ou imitations. Le traitement le plus courant est probablement l’imprégnation de cire, afin d’améliorer son aspect et son lustre.
Parfois du plastique est utilisé à la place de la cire, lui donnant le nom de « turquoise stabilisée ». La technique la plus répandue de synthèse de turquoise artificielle est connue sous le nom de processus de Zacherie. On utilise également le plastique et le verre pour imiter la turquoise.
En joaillerie fantaisie, la turquoise est très répandue. Sa qualité est le plus souvent faible à intermédiaire, et peu chère. Les pièces de haute qualité sont rares et peuvent atteindre un prix très conséquent.
Certaines formes micro ou cryptocristallines de quartz peuvent être de couleur bleue. La superbe chrysocolle est une variété de calcédoine délicatement translucide qui peut arborer un bleu superbe, parfois intense et saturé.
La calcédoine bleue classique est en général de couleur pâle. Les lapidaires la taillent souvent en billes pour réaliser des bracelets ou collier. On peut également la teinter pour améliorer sa couleur.
L’agathe est probablement la variété de calcédoine la plus connue, avec ses bandes de couleurs et de transparences différentes. Elle peut parfois être naturellement bleutée.
Le larimar est également une gemme bleue populaire, bien que de découverte relativement récente. Il s’agit du nom commercial d’une variété de pectolite présente dans les Caraïbes, particulièrement en république dominicaine. Sa couleur est le plus souvent d’un bleu assez doux et pâle alternant avec le blanc. On façonne habituellement le larimar en cabochons ou pièces plates afin de l’utiliser en joaillerie, souvent en pendentif.
