La plus fascinante des pierres précieuses : le Zircon
Le zircon tire son nom étrange du mot perse zargun signifiant « doré » et de l’arabe zarqun, « rouge vermillon ». Ces couleurs faisaient référence aux gemmes jaune à brun-rouge, mais il peut exister sous bien d’autres couleurs.
Sa brillance et son feu sont bien connus depuis des siècles. Au Sri Lanka on surnommait d’ailleurs les zircons blancs les « diamants de Matara », en référence à leur ville de production située au sud de l’ile. On appréciait particulièrement le zircon bleu à l’époque Victorienne en Angleterre, où il figure souvent sur des parures royales de joaillerie.
On trouve sa trace dans des écrits philosophiques et religieux à travers le monde : dans la Bible, sous le nom d’hyacinthe, il est l’une des pierres de feu offerte par Moïse pour faire partie du plastron d’Aaron. Il aurait également fait partie des pierres utilisées dans la construction des fondations de Jérusalem. Selon une légende juive, l’ange Zircon aurait mené Eve et Adam au Jardin d’Eden. Enfin, un poème ancien Hindou décrit l’arbre mythique de Kalpa comme paré de feuilles de zircon.
En lithothérapie, on lui prête la propriété d’apaiser l’esprit, d’augmenter la confiance en soi, ou de réguler les flux énergétiques du corps.
Le zircon bleu est la pierre de naissance du mois de décembre.
Il s’agit d’un silicate de zirconium. Sa formule chimique est ZrSiO4. Il cristallise dans le système tétragonal.
Certains éléments radioactifs tels l’uranium et le thorium sont présent à l’état de trace dans sa composition chimique. Cette présence provoque la dégradation de la structure cristalline du zircon au cours du temps. Voilà pourquoi on différencie les zircons « dégradés » par la radioactivité, dits « métamictes », et les zircons non encore dégradés, dits zircon hauts ou « moyens ». Les types hauts possèdent des caractéristiques physiques et optiques plus marquées que les types métamictes
Le type haut possède une dureté de 7 à 7.5 sur l’échelle de Mohs ; c’est donc une pierre suffisamment dure pour être utilisée en bijouterie. Toutefois, il peut souvent s’user en surface, voilà pourquoi les arrêtes des facettes sont parfois émoussées.
Cette gemme possède un indice de réfraction particulièrement élevée : de ce fait, comme le diamant, elle possède un éclat adamantin, et une brillance et un feu très importants.
Sa biréfringence est également très forte. De part cette propriété optique, un œil attentif peut voir doubler les arrêtes des facettes lorsque l’on regarde à l’intérieur de la pierre, comme si l’observateur louchait.
Les zircons métamictes ont perdu toute trace de radioactivité. Ce n’est pas le cas des types hauts, qui possèdent un certain degré d’activité radioactive. Cela n’a absolument aucune incidence sur la santé car la dose est infinitésimale, mais cette propriété est exploitée : le zircon est un des minéraux les plus utilisés en datation isotopique. On peut ainsi dater précisément les roches dans lesquelles les zircons sont retrouvés, par exemple.
Enfin, une propriété amusante des types métamictes est de revenir à l’état de type haut après traitement thermique : le chauffage restaure les propriétés cristallines originelles de la gemme !
Les gisements principaux sont en Asie du Sud Est : au Cambodge, Sri Lanka, Vietnam, Myanmar. On connait également des gisements à Madagascar et en Australie. La source de zircon bleu la plus réputée est le Cambodge.
Il peut se décliner sous différentes couleurs. A l’état naturel, la plupart sont jaunâtres ou brun-rouges. Mais on trouve également des zircons verts, notamment au Sri Lanka. A contrario, les couleurs naturelles les plus rares (et recherchées) sont le bleu, rouge, et incolore.
C’est une pierre relativement fragile, voilà pourquoi le tailler est souvent un challenge. Si les lapidaires taillent souvent les plus grosses pièces en cabochon, la plupart des zircons sont facettés. Ils peuvent prendre toutes sortes de formes et design, les plus populaires étant l’ovale et le coussin, et dans une moindre mesure le rond, la taille émeraude, le cœur, la poire..
Le tailleur choisit le plus souvent le design de sa future gemme en fonction de la forme originelle du brut, qu’il va tâcher de respecter le plus possible pour limiter la perte de poids. Aussi, on taille les zircons à la main, donc de petites imperfections de symétrie sont communément acceptées. Le lapidaire emploie parfois une taille spécifique, la « taille zircon », pour mettre en avant le feu de la pierre. Il s’agit d’une déclinaison de la taille « brillante » qui comprend des facettes supplémentaires à la base du pavillon.
On taille souvent les zircons à proximité des lieux de production. Pour les pierres issues des mines du Sud Est asiatique, il s’agit habituellement de la Thailande.
Comme la quasi-totalité des gemmes naturelles, les zircons peuvent contenir des inclusions, telles que de petits cristaux, des fissures, des cavités.. Ainsi, celles-ci constituent la carte d’identité de votre pierre précieuse, car les inclusions qu’elle contient lui sont propres.
Toutefois, on trouve généralement assez peu d’inclusions dans cette variété de gemme, à la différence d’autres comme la tourmaline rouge par exemple.
Chez mygem, nous considérons que les inclusions, si elles peuvent être visibles à l’œil, ne doivent pas nuire à la beauté de la pierre. De ce fait, nous tâchons de sélectionner le plus possible des gemmes dites « propres à l’œil », ce qui correspond à un critère strict (non visibles à l’œil à 30 cm de face, dans des conditions d’éclairage standard).
Voici quelques variétés particulières :
Le zircon bleu est de loin le plus populaire. Originaire des mines de Ratanakiri au Cambodge, son bleu est le plus souvent assez pâle lorsqu’il est naturel, mais les plus beaux spécimens (rares et chers) peuvent arborer un intense bleu électrique.
Le zircon métamicte est souvent vert. Il s’agit d’une pierre rare et recherchée par les collectionneurs.
Les zircons blancs (incolores) sont également rares à l’état naturel, et on les utilise souvent comme substitut du diamant.
Lorsque le zircon montre une couleur brun rouge à orange rouge, on peut parfois l’appeler hyacinthe.
Enfin citons deux curiosités : le zircon orange de Mashewa, du nom de la mine tanzanienne d’où il provient, et le rarissime zircon œil de chat.
Hélas, les beaux spécimens bleus sont extrêmement rares à l’état naturel. Or lorsqu’un zircon est soumis à des fortes températures, il devient bleu ou blanc. C’est donc le traitement thermique qui permet d’obtenir la quasi-totalité des zircons bleus présents sur le marché. Toutefois ce traitement est stable et permanent, et toléré du moment que le client en est averti.
Comme pour les autres variétés de gemmes, les critères permettant d’en préciser le prix sont multiples. Simplement, considérez que le poids de la pierre, sa couleur, l’intensité de la couleur, la pureté de la pierre, l’absence de traitement, et la qualité de la taille, font augmenter son prix.
Tout d’abord, la couleur est le critère de prix le plus important : les variétes bleu, rouge, ou blanc non traitées, ainsi que les métamictes verts sont les plus rares, donc les plus chers.
Un zircon bleu néon naturel non chauffé peut coûter le prix d’un beau saphir.
Ensuite, la taille est également un critère important car c’est une gemme fragile. De fait, une taille soigneuse peut réellement optimiser sa beauté en mettant en valeur ses propriétés optiques particulières.
Bien entendu, on peut confondre les zircons bleus avec les autres gemmes bleues claires : topaze, aigue marine, saphir pastel, ainsi que le spinelle…
Une fois n’est pas coutume, un œil expert peut obtenir de précieux indices à l’examen d’un zircon : en effet cette pierre possède un feu très important, ce qui est plutôt rare à l’exception du diamant.
De plus, sa très forte biréfringence peut faire doubler les facettes. Dès lors, s’il s’agit d’une pierre colorée, il n’y a guère que la sphène qui peut entrer dans la liste des possibilités. Attention, ce genre d’examen nécessite de l’expérience ! Tout compte fait, seule une analyse gemmologique auprès d’un professionnel vous permettra d’affirmer que votre gemme est bien un zircon.
Nous vous conseillons bien entendu comme à chaque fois de choisir une pierre qui vous plaise, particulièrement à propos du choix de la couleur.
Si vous vous tournez vers un zircon bleu, il sera chauffé dans la quasi-totalité des cas. Si votre budget vous permet d’acquérir un specimen bleu naturel non chauffé, et particulièrement s’il s’agit d’une pierre belle et onéreuse, nous vous conseillons de confirmer l’absence de traitement par un certificat de laboratoire.
Observez également bien la taille, qui doit être de bonne qualité.
ATTENTION ! Ne confondez pas le zircon, qui est une pierre fine, avec l’oxyde de zirconium (ou cubic zirconia). Ce dernier est une pierre de synthèse sans valeur, fabriquée pour sa grande ressemblance avec le diamant. L’oxyde de zirconium est le plus souvent blanc incolore, parfois teinté. A part son nom, il n’a aucun rapport avec le zircon naturel.
Vous pouvez retrouver plus de conseils détaillés pour vous aider à choisir votre gemme dans la rubrique suivante.
Il se marie magnifiquement à l’or blanc, jaune ou rose, mais aussi à l’argent.
Je le répète : c’est une gemme assez fragile. Ses facettes peuvent s’abimer si deux pierres sont stockées en contact l’une contre l’autre. Nous vous conseillons d’enlever vos bijoux lorsque vous faites du sport, que vous cuisinez, ou pratiquez toute activité à risque de choc direct. Lorsque vous dormez, posez donc votre bague en zircon sur la table de chevet, pour éviter qu’un mouvement involontaire pendant votre sommeil ne vienne causer un dégât irrémédiable !
Si votre pierre est sale, vous pouvez utiliser un chiffon doux pour la nettoyer, et elle retrouvera tout son éclat ! Avec ces simples conseils, vos gemmes traverseront le temps en gardant leur beauté.
Nous vous conseillons de les transporter ou de les stocker en utilisant le pli à pierre et la boite écrin fournis avec votre commande.
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